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Inauguration du nouveau mémorial


Vendredi 9 novembre dernier, ils étaient plusieurs centaines à avoir fait le déplacement pour assister à l’inauguration du nouveau mémorial situé place de l’hôtel de ville, mais aussi afin de rendre hommage à tous ces soldats Isberguois morts pour la France.


C’est par un défilé que le cérémonial a débuté. Les enfants des écoles élémentaires de la ville et ceux de la chorale du collège M. Piquet se sont rassemblés à la salle de musique, rue Roger Salengro, accompagnés pour la plupart de leurs familles, afin de recevoir leurs lampions. Pas moins de 400 lampions aux couleurs du drapeau français ont été distribués aux enfants pour l’occasion.

Tous les participants ont ensuite entamé la marche, menés tambour battant par la fanfare de Molinghem-Isbergues, et ont rejoint la place de l’hôtel de ville pour participer à la cérémonie.

Arrivés au Mémorial, les enfants ont pris place autour du Monument pour assister au dévoilement des stèles par les présidents des associations d’anciens combattants.

Les représentants de la municipalité ont ensuite procédé au traditionnel dépôt de gerbe qui fut suivi de « la Marseillaise  » interprétée par l’harmonie municipale.

Les enfants des écoles élémentaires Billiau, Carnot, Pasteur, Danton, Ferry et St Eloi-Ste Isbergue se sont mobilisés pour l’événement. Ils ont accompagné la chorale du collège Maurice Piquet afin d’interpréter « la Marseillaise  » et «  l’Hymne Européen » sous la direction de monsieur Deschildt, professeur de musique au collège Maurice Piquet, mais ils ont également lu la lettre d’un poilu.

Avant d’entamer son discours, Monsieur le Maire laissa la parole à Monsieur Martin Hollebecq, l’artiste qui a réalisé ce nouveau mémorial et qui a tenu le discours que voici :

« Je voudrais vous dire que je suis très honoré d’avoir pu réaliser le monument aux morts des 3 communes associées.
J’ai appelé ce monument « Rayonnement » car je souhaitais que le nom de toutes les personnes qui se sont battues pour un idéal de paix rayonne sur la place d’Isbergues.
J’ai composé trois stèles en acier « Corten » où ces noms, par un effet graphique, rayonnent. Les deux silhouettes évoquent la protection pour l’un et le service pour l’autre. Elles se font face pour composer une porte, un passage vers la lumière.
Face à l’obscurantisme, des hommes et des femmes se sont levés pour bâtir un monde de paix. C’est cette symbolique d’un meilleur avenir que j’ai voulu mettre en avant.
Le rôle d’un monument aux morts est de ne pas oublier que des hommes se sont battus pour transmettre un monde meilleur à la jeune génération et que l’on n’oublie pas leur sacrifice.
J’ai mis toute ma sincérité pour que ce monument soit aussi celui de la paix entre les peuples.
Je remercie maintenant Monsieur le Maire d’Isbergues, le conseil municipal, les services techniques, ainsi que les associations d’anciens combattants qui ont participé aux différentes réunions pour la préparation du projet.
Je remercie également toutes les personnes qui se sont impliquées pour que ce monument voit le jour. Je voudrais citer beaucoup d’entreprises qui m’ont soutenu comme la marbrerie Sansone à Mouvaux, l’entreprise Urba Folia, l’entreprise Métal-Passion, la pierre bleue belge, l’entreprise Coddeville, l’entreprise Eurovia et l’entreprise de transport Lampe. 
 »

L’artiste termina, avec une petite pointe d’émotion dans la voix, son intervention, par cette simple phrase : « Maintenant ce monument vous appartient… »

Monsieur le Maire prit alors la parole et se lança dans l’énumération des 36 soldats anglais morts sur Isbergues dont les tombes se situent dans les cimetières de la ville : Lieutenant-Colonel H.L. ALLAND TROYTE âgé de 48 ans, le Lance Caporal E.V. HAMPTON, le Lieutenant W.H. Mc FARLANE, 21 ans, le Lieutenant Allan Bertram SMITH, le Soldat J. MOORE, le Second Lieutenant A.F. MASCORD, les Soldats A.E. HODNETT, C.E. ADKINS, et J.T. SNOOKE, les Seconds Lieutenants A.C.G. CLARKE et D.J. EWING M.M, les Soldats A. BRADLEY, F. F. BEALFS, T.C. WARDROP, H.W. COUSINS, Franck Henry TAYLOR, Horace Edgar GUEST, S. HARRISON, D. JACK, D. DIX, J. PARTRIDGE, G.F.M. BULTER, H.E. WOODMANCY, F.C. ALCE, William BRAITHWAITE, W. PERRY, R. CLIFFORD, Harold HOWE, Georges William HUGUES, John Walters HACK, L. LEELAND, W.E. MILLERCHIP, F.J.M. BENTINCK, Ira John BARTLETT, John James PARKINSON, Horace William SAUNDERS.

Soldats qui ont combattu auprès des 210 concitoyens Isberguois « morts pour la France  » dont les noms figurent sur les stèles du nouveau mémorial.

Il rappela qu’afin de renforcer le cœur de ville, la municipalité a souhaité regrouper en un même lieu, sur la place de l’hôtel de ville, les noms de ses concitoyens qui se sont sacrifiés pour sauvegarder l’indépendance de notre pays, mais il a aussi précisé que la proximité avec l’axe routier principal, qui innerve notre ville, permettra à chacun de maintenir la flamme du souvenir de ceux qui défendirent ce carré de sol national.

Monsieur Napieraj souligna également que l’artiste a su dans un style, particulièrement intégré à l’environnement, retracer parfaitement un espoir de paix rayonnant.

Puis, il termina en remerciant les enseignants, les élèves, les gardes d’honneur de Notre Dame de Lorette, les anciens combattants, ses collègues élus, les membres de l’harmonie municipale et de la fanfare Molinghem-Isbergues, Monsieur Deschildt, les membres des différentes associations, les citoyennes et citoyens pour leur implication.

Le mémorial en détails et en chiffres

Ce mémorial, dédié aux morts pour la France de la nouvelle ville d’Isbergues, est composé de quatre stèles en pierre bleue(1), dont deux centrales de 2,80 mètres de hauteur et deux autres de 2 mètres, et trois stèles en acier “ Corten ”(2) sur lesquelles sont gravés les noms des soldats tombés sur le champ de bataille et des victimes civiles.

Une pierre pour laquelle le temps reste son allié. Les intempéries et les marques de la vie donnent encore plus d’authenticité à son caractère. Tout comme le souvenir des soldats morts pour la France, malgré le temps qui passe, il reste intact et tend à persister au travers des mémoires.

Le travail de l’artiste
Ce monument est l’œuvre de l’artiste sculpteur Martin Hollebecq. Originaire de la province de Hainaut en Région Wallonne, l’artiste travaille la pierre bleue extraite des carrières de Soignies, en Belgique. Plus dure que le marbre clair, cette pierre aussi appelée « petit granit » révèle différents aspects et coloris selon le matériel avec lequel l’artiste étreint la matière.
Sa maîtrise du linéaire, des stries tantôt lisses, tantôt éprouvées et rugueuses, contraintes par une torsion délicate donne à cette masse l’impression d’être malléable.

Ce créateur taille et assemble la pierre en accord avec les émotions qui le traversent face au thème auquel il est confronté, sans pour autant réussir à l’exprimer avec des mots.
Il accueille, tout simplement, ces gestes qu’il impose avec subtilité à cette immense densité et lui transmet un peu d’humanité. L’artiste a travaillé la pierre dans les ateliers de l’entreprise Sansone à Mouvaux.

Chiffres clés :
Temps de travail pour la réalisation des stèles : 500 heures
Commande de l’artiste : environ 69 000 € (comprenant les 4 stèles en pierre bleue et les 3 stèles en acier corten)
Terrassement, ferraillage et massif béton : environ 13 000 €
Pavage : environ 8 600 €
Fourniture de luminaires : environ 10 000 €

(1)Pierre bleue : La pierre bleue belge est un matériau noble et naturel dont l’origine remonte à 345 millions d’années. Elle résiste à l’usure et à la compression. Elle ne craint ni le ruissellement d’eau, ni les intempéries, ni les écarts de température. Ces nombreuses qualités, présentes à l’état naturel, en font une pierre inaltérable et d’une durée de vie maximale.

(2)Acier “ Corten ” : l’acier Corten est un acier à l’aspect rouillé dont la propriété est d’être auto-patinable ou auto-protecteur sous l’influence des conditions atmosphériques. Les nuances de teinte de cet acier sont obtenues à l’air libre et évoluent avec le temps.

- Publié le 26 novembre 2018 -


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